1 – Avant l’opération
J’ai envisagé la sleeve pour la première fois en 2009, je n’avais pas de soucis de santé particulier tout allait bien à cette période, j’ai pris RDV avec un chirurgien.
Je rencontre donc ce chirurgien qui est assez renommé pour ce type d’opération, genre pionnier de la chirurgie de l’obésité bla bla bla. Et je me rends compte que j’ai en face de moi un gros connard, déjà il n’avait pas de balance qui me pesait donc le gars me dit bah écoute tu vas à la poste tu leurs demandes de te peser sur leur balance spécial colis énorme volume. Déjà je suis un peu sous le choc, parce que bienveillance zéro vraiment et je vous passe l’enchainement de la suite de la conversation, mais à cette époque la y’avait que lui donc si je voulais le faire, y’avait pas vraiment le choix. Donc, bah, j’ai pris les divers RDV etc … Et au final, je me suis posé et je me suis posé les bonnes questions, pourquoi ? Et surtout, franchement est ce que tu ferais confiance à un type qui n’aime clairement pas les gros alors qu’il fait son beurre dessus pour faire de la charcuterie avec ton corps ? La réponse à été un non catégorique. D’autant que lui pour le coup mettais vraiment la pression pour que les choses se fasse vite, il n’appuyait pas sur la période de réflexion nécessaire et c’était le tout début des sleeves du coup y’avait aussi peu de retour sur les éventuels effets secondaire, voir néfaste.
Puis comme la mon envie était simplement lié au fait que je ne m’aimais pas, j’ai mis l’idée de coté et j’ai appris à m’aimer. Puis l’idée à finit au placard. Je suis comme je suis, si ça plait tant mieux, si ça ne plait pas tant pis. Mon poids ne définit pas qui je suis.
Les années passent et en 2014 je finis hospitaliser en urgence, j’étais diabétique mais ne le savais pas, faut dire que moi c’était boulot et ma santé rien à foutre, malade ou pas, tant que je tenais debout, j’étais debout. Donc bon, problème numéro 1 du diabète on cicatrise mal donc, un moustique m’avait piquer sur un omoplate et en grattant j’ai fais une plaie, la plaie s’est infectée et étant particulièrement résistant à la douleur, bah j’ai pas calculé, je ressentais une gêne au pire mais rien de ouf, sauf que bah la plaie s’est infectée, j’ai commencé, par me voir blanc, les lèvres bleues, je n’avais plus faim du tout, ça faisais une semaines que je ne mangeais pas, mais bon, je respectais ma maxime, je tenais debout donc au charbon. Je rentre chez moi le lendemain, je dors, enfin j’essai parce que la pour le coup impossible de dormir tellement je suis mal, j’ai des sueurs froides, je ne trouve pas de position ou je sois à l’aise, j’ai chaud, froid, j’ai soif, je me lève et je tombe comme une merde, je n’avais plus la force de tenir debout, je réalise un peu que je suis dans la merde là, vraiment … Du coup je réfléchis comme je peux, on est en plein milieu de la nuit, je ne veux pas appeler le Samu ni les pompiers, ils ont des vraies urgences à traiter, je n’ai personne de proche sur qui je puisse compter et je ne veux pas qu’on me voit si vulnérable. Je rassemble toutes les forces qui me restent et je me traine jusqu’à ma voiture, je démarre et je me rends compte que ma vision est vachement trouble, du coup bah pas bonne idée et je ne veux pas appeler les services de secours parce que je ne veux pas aller dans la clinique proche de chez moi à deux pas pourtant, mais c’est là-bas que y’a le fameux chirurgien et j’en ai gardé une très mauvaise expérience.
Je finis par appeler mon frère qui s’est pointé pour le coup à la vitesse de l’éclair intergalactique, il faut dire que je n’ai jamais rien demandé sur ma santé ou me suis un jour plains du coup, il a compris de suite que c’était sérieux, pour dire il n’était même pas fringué dans la voiture, enfin, il avait un pyjama quoi et ses chaussons mdr. Bon une fois rendue la, devant les urgences je lui dis merci mais qu’il peut y aller, je le tiens au jus demain, qu’il ne s’inquiète pas, ça va aller.
J’arrive donc au comptoir, y’avait plein de monde, je devais vraiment faire peur pour le coup parce qu’avant de prendre ma carte de sécu mes infos ou quoi, j’étais installé dans une chambre, c’est l’infirmière de garde qui a emmené ma carte de sécu à l’accueil pour m’enregistrer et j’ai été opéré pour le coup en super urgence quinze minutes à peine avoir poussé la porte des urgences.
Bref, septicémie généralisée et j’avais une bosse sur l’omoplate qui pouvait rivaliser avec celle d’un bossu, enfin grosse poche de pue en gros. Le lendemain, le médecin vient me voir avec plein d’interne pour voir comment je vais et me dit bin qu’heureusement que j’étais passé parce que sans ça, je ne passais pas la nuit. J’avais alors répondu d’une plaisanterie du genre heureusement, je comptais attendre ce matin mwahahahaha, en vrai c’est ce que je comptais faire x) Puis il m’interroge et me demande si je suis diabétique, je réponds donc pas à ma connaissance, puis il me dit bah en fait surement que si.
Je suis mine de rien resté hospitalisé 3 semaines parce qu’il voulait être sûr que y’aurait rien parce que pour le coup, fallait que ma plaie évolue dans le bon sens pour que je sorte et que les soins se termine à domicile avec une infirmière qui se déplace chaque jour et tout.
Bon par contre la l’hôpital à quand même clairement merdé car je suis sortie tranquille on va dire, après m’avoir annoncé que j’étais surement diabétique, bah y’a rien eu de mis en place pour la prise en charge du diabète et surtout la confirmation du diagnostique du coup je suis sortie sans consigne particulière pas même quand je revoyais le médecin, pour les RDV de suivi, donc pas de traitement rien du tout.
Ça s’est arrivée en 2014 donc. Après cet épisode je reprends ma vie et je ne pense pas au diabète justement, je me dis que si ça avait été grave ou urgent bah on me l’aurait dit quoi.
Par contre ça m’a servi de leçon et je me suis rendue compte que je n’étais pas en si bonne santé que ça, je recommence donc à penser à la sleeve mais ce coup ci avec une autre optique, fallait que j’arrête de me mentir et croire que j’allais bien en termes de santé, souvent quand je montais les escaliers par exemple, je ne montrais pas que j’étais essoufflé ou que c’était pénible, mais quand j’étais seul, OMG. Mais devant du monde, je refusais qu’on pense que mon point était un frein à quoi ce soit et je me faisais violence au quotidien pour ça, d’autant que j’avais un job assez physique à cette époque.
Donc bon, je pense à la sleeve, je me documente et je me renseigne sur les professionnels autour de chez moi, mon médecin traitant me dis qu’il n’y a que le chirurgien que j’ai rencontré qu’il ne connait personne d’autre, mais du coup, j’ai fouillé et j’ai trouvé d’autres pro quitte à m’éloigner un peu. J’ai noté les coordonnées mais je n’ai pris aucun rendez-vous, je voulais vraiment prendre le temps de la réflexion.
Deux ans passent et un jour en rentrant chez moi, je me retrouve foudroyé d’une douleur au niveau du bas du dos mais au point de ne plus pouvoir faire un pas. Je me suis trainé jusqu’à un arrêt de bus et je me suis assis, le temps que ça passe. Là je ne pouvais pas trouver un autre coupable que mon poids pour le coup. Quand s’est passé, je suis rentré. SOS médecin est passé et m’a fait une injection directe dans le bas du dos, ce qui m’a vraiment soulagé et j’étais chez mon médecin le lendemain. Mais bon à part des anti douleurs capable d’assommer un cheval et une gaine pas grand-chose à faire, fallait que j’apprenne à vivre avec. Puis ensuite, ce sont mes genoux qui ont commencé à prendre cher, mais ça va, j’avais mal mais pas au point de m’effondrer mais mal quand même.
On est en 2016 et vient un nouvel épisode qui me fait aller aux urgences, moins grave cependant, mais qui m’a bien plus fait paniquer que l’autre. En gros, je pensais clairement, mais je ne pouvais rien écrire d’intelligible et ne pouvait pas m’exprimer clairement en clair quand j’ai voulu dire que ça n’allait pas et qu’il fallait m’emmener aux urgences, voici les mots qui sont sortis de ma bouche sans exagération : Tiens les bus sont jaune maintenant …
J’ai été pris en charge assez vite, car il y avait la possibilité que ce soit un AVC, j’ai une IRM un électro encéphalogramme, tout était normal. Puis là le médecin me dit que c’était dû à ma glycémie j’étais à plus 7. Il m’a demandé à me garder jusqu’a mercredi, on vendredi, mais bon mercredi car c’est le jour ou il pouvait m’hospitalisé au service diabétologie dans le cadre de la découverte du diabète, c’est une période d’hospitalisation ou on fait des tests on vous sensibilise et vous présente la maladie et on vous donne un traitement !!! Bref très pédagogique. J’ai refusé par contre, de rester hospitalisé jusque-là, mais j’ai accepté de revenir le mercredi pour me faire hospitaliser et tout. Je signe une décharge et je sors puis je reviens.
La bah, la prise en charge a été top, j’ai compris ce qu’était le diabète et j’ai compris comment je l’avais pécho, parce que bah le diabète de type 2 c’est bien souvent ce qu’on appel le diabète de la malbouffe.
Bref, la le diabétologue est vraiment top, il me demande si j’ai déjà envisagé une chirurgie bariatrique et on échange sur le sujet, il me dit que l’hôpital fait se type d’interventions mais qu’il tenait à ce que mon traitement pour le diabète soit établis et ma glycémie stabilisée avant d’envisager de franchir le pas. Mais il m’a tout de même invité à rencontrer l’équipe.
Ce que j’ai fait et ce coup-ci, bah le contact est bien passé, le chirurgien a été très bienveillant, il ne m’a pas mis la pression et m’a donner le temps de réfléchir, car il fallait de toute façon attendre que ma glycémie soit stabilisé et que je prenne la mesure de ce que l’opération allait engendré, il m’a remis une documentation sur les différentes chirurgies qu’il pratiquait, sleeve ou by pass, il me recommandais plus le by pass d’ailleurs, car les résultats sont meilleurs sur l’obésité morbide et surtout sur la reprise ensuite.
J’ai donc fait ça je me suis documenté et j’ai très rapidement écarté le by pass. Premier truc, le recâblage de l’intestin m’avait l’air barbare, car plus rien ne passe par l’estomac en fait et du coup ça m’avait vraiment l’air d’être de la charcuterie. Puis surtout avec By Pass, on n’assimile plus les nutriments en fait, donc carence à vie et traitement en supplémentation alimentaire à vie également.
La sleeve ça me semblait plus catholique on va dire, ou plutôt plus naturel, tu restreins la contenance de ton estomac, ça demande une rééducation alimentaire, mais sur le long terme, tu n’as pas besoin d’être supplémenté à vie.
Puis je me suis documenté de mon côté, j’ai été cherché des témoignages sur Youtube, j’ai vu des témoignages de gens satisfait, des témoignages qui allait à l’inverse. J’ai suivi le blog d’un sleevé qui partageais son expérience. Et j’ai rencontré certaines de ses personnes pour échanger avec eux, des personnes pour qui l’opération a été un succès et des personnes pour qui ça a échoué. Ça m’a permis de mettre les choses au clair, dans mes pensées et d’orienter ma réflexion.
J’en ai profité pour rencontrer les différents spécialistes qui opéraient dans le secteur et j’ai même redonné une chance à l’autre connard. Qui s’est avéré être bel et bien un connard au final. J’ai en tout rencontré 4 équipes. Mais c’est finalement celle de mon hôpital que j’ai retenu.
Une fois que je savais ou et qui, il restait un problème important à régler. Ce que j’ai tiré de mes enquêtes et de mes échanges en voici un condensé.
La majorité des personnes qui ont repris réellement du poids de manière problématique post sleeve, avait prit l’option chirurgie comme étant une solution de facilité, l’opération réglera ma faim, parce que je ne pourrais pas manger plus et la plupart sont entré dans cette démarche pour d’autre raison que des soucis santé physique du moins. Ce n’est pas un mal, simplement, quand ce qu’on veut régler c’est la perception qu’on a de nous et la perception que les autres ont de nous, on a tendance à se précipiter. Et on ne traite pas le problème de fond. Bien souvent quand on est en obésité morbide, c’est qu’on mange ses émotions et une opération ne t’empêchera pas de faire ça. Donc il faut avant de te faire opérer régler tous les problèmes que tu as avec la bouffe et tu dois changer le rapport que tu as avec celle-ci.
C’est la conclusion que moi j’en ai tiré. Et à ce stade, j’étais conscient que je n’étais pas prêt. Je savais que j’allais le faire, mais je ne m’étais fixé aucune date, j’ai rencontré mon chirurgien, je lui ai dis que j’optais pour la sleeve. Que je voulais commencer les démarches, mais que je ne voulais pas qu’on fixe de date pour le moment. Et il a respecté ma demande, j’ai même fait bien plus d’analyse dans le cadre du suivi médicale que ce qui est imposé. A savoir que normalement, une fibroscopie, un visa okay d’un psychologue et en voiture Simone.
Moi j’ai eu tout ça bien sûr. Mais j’ai eu un check up complet, cardiaque etc …. Et c’est un peu ce qui à mis en exergue certains problème je vais pas non plus tout déballer, j’en dis déjà beaucoup trop x)
Mais au final mener ma petite enquête, faire tout ça, régler mes problèmes et mon rapport à l’alimentation, ça m’a pris deux ans. Parce que je peux vous garantir que je n’avais qu’une chose en tête, surtout il ne faut pas que j’aie fais tout ça pour rien, donc l’échec, n’est pas envisageable, si je franchis le pas, soit ça marche, soit ça marche.
Résultat des courses mon opération à eu lieu en Mars 2018.
Ici ce que je veux souligner, c’est l’importance de ne pas se précipiter, si vous avez le choix de plusieurs médecins, rencontrez-les et aller vers celui avec qui vous aurez le meilleur feeling car vous avez besoin de ça, vous devez avoir confiance en lui. Assurez vous du suivi qui vous est proposé. Dans mon hôpital par exemple, j’ai des RDV très fréquent avec les diéts et je vois le chirurgien deux fois dans l’année, c’était plus fréquent, la première année. S’il n’y a pas de suivi, laissez tomber et trouver autre chose, parce que c’est aussi ce qui revenait chez la plupart des personnes qui ont échoué, l’absence de suivi post opératoire.
Enfin, trouvez vous un psy, il y a des psys qui se sont spécialisés dans le suivi des personnes ayant suivi une chirurgie bariatrique et ne vous dites pas que vous y arriverez sans. Moi c’est surement, la seule erreur que j’ai commise sur mon parcours, parce que je suis diplômé en psycho, je me suis dis que je n’en avais pas besoin et puis que j’étais assez solide, ce qui est vrai, j’ai les épaules vraiment solides. Mais au final, il y a des moments ou les choses seraient aller mieux si j’avais eu un psy et pas qu’un peu.
Mais vous comprendrez pourquoi probablement dans la suite de mon récit.